mardi 21 avril 2015

samedi 18 avril 2015

TOURNEE


17/04/2015
Oslo:

LLEGADA EN OSLO

"Arriba brigada de Ayotzinapa (México) a Europa para recorrido por la presentación con vida de los 43 normalistas desaparecidos

Ås, Noruega, 16 de abril de 2015.- La brigada de Ayotzinapa que participa en la #EuroCaravana43 llegó esta tarde a Oslo, Noruega, el primer punto del recorrido por 13 países de Europa en protesta por la desaparición forzada de los 43 normalistas de Ayotzinapa, Guerrero, México.

"Salimos desde la noche del martes 14 de abril desde Guerrero hacia la Ciudad de México, ahí tomamos el avión hacia Amsterdam. En la ventanilla de migración nos preguntaron si teníamos reservación de hotel, frente a lo cual, en nuestro mal y limitado inglés, les respondimos que teníamos una carta de invitación del Latin-Amerikagruppene, el LAG, que ellxs nos recibirían y nos darían hospedaje. Los oficiales de migración se voltearon a ver entre sí como preguntándose '¿y quiénes serán estos del LAG?', nos voltearon a ver de nuevo y llamaron a otro oficial, nos llevaron a la oficina de migración."

"Nos hicieron esperar treinta minutos para investigar sí todo estaba bien con nuestros papeles, en un momento pensamos que perderíamos el vuelo a Oslo, como le ocurrió a otra chica Hondureña que llevaba dos horas esperando afuera de migración sin saber qué pasaba. Al final salió el oficial, nos entregó nuestros papeles y nos permitió seguir adelante. Oficialmente habíamos entrado a Europa."

"Más tarde, en la sala de espera nos encontramos con un ciudadano noruego, que hablaba "muy bien español" y nos preguntó (viendo la gorra verde olivo y estrella roja de Don Eleucadio) '¿ustedes son cubanos?'. Notamos que él venía de Cuba por la bolsa que traía amarrada a su maleta con el letrero y la bandera de Cuba. 'No señor, somos de México, ¿por qué pregunta?' Respondimos. 'Pasé siete días retenido en la oficina de migración en Cuba todo porque tenía un boleto de avión a México y me resistí a ser cuestionado, me esposaron, forcejé, y me dieron un golpe en la cabeza, pasé siete días, tuve que cambiar mi vuelo y regresar por Panamá' nos contó el señor noruego algo desencantado, con un leve aliento alcohólico. 

"Al final pensamos, bueno, no es nada treinta minutos en comparación con los siete días de este señor, al menos a nosotros no nos dieron en la cabeza. Vaya que las oficinas de migración son todo un caso, ahí lo verán compas si tenemos que tener más cartas de invitación a la mano", comentaron los brigadistas de Ayotzinapa al momento de pensar en todos los vuelos y traslados que faltan. 

Después de un rato llegaron a Ås, un pueblito cerca de Oslo, "lxs compas nos estaban esperando con una rica cena preparada con mucho cariño, a sí se supo, así se sintió, comimos Alce, sabe como a vaca, nomás que más grande y más cuernudo" comentaron. Alguien más dijo, "si nomás que con un leve sabor a campo", y si, muy rico.

Se revisó la agenda, habrá varias actividades, una de ellas, "bien chingona" comentó eufórico  un compa. "Vamos a gritar en la Universidad 'vivos se los llevaron, vivos los queremos' además de comer mucho y platicar con los medios libres, o como se llamen, liberenkunsmedia???  Ya nos dirán", aseguró uno de los brigadistas. 

Es madrugada, debemos despertar pronto para iniciar el día, ya les seguiremos contando cómo es esto de vivir La Otra Europa. "

Ayotzinapa arrive en Europe pour exiger le retour des 43 en vie!

Une brigade d’Ayotzinapa, Mexique, parcourt l’Europe pour exiger la présentation en vie des 43 étudiants disparus.


  • Les membres de cette délégation exigent que cette demande de présentation en vie soit maintenue malgré l’insistance de l’État mexicain à clore l’enquête et la recherche.
  • Ils demandent à la communauté européenne de maintenir une surveillance internationale face aux actes de répression contre le mouvement social qui exige la présentation en vie des étudiants de l'École normale rurale.
  • Ils demandent le soutien pour mettre en place des garanties réelles de non‐répétition, de respect et d’accès plein et entier aux droits de l’homme.


L’Autre Europe, 16 avril 2015. Une commission de l’École normale d’Ayotzinapa, Mexique, parcourra l’Europe entre le 16 avril et le 19 mai pour informer à la communauté européenne de la poursuite de la lutte des pères et mères de famille pour la présentation en vie des 43 étudiants normaliens disparus, malgré la persistance de l’État mexicain à considérer que ces étudiants ont été brûlés sans qu'il en apporte les preuves.
La brigade, composée d’un père de famille, d’un étudiant et d’un défenseur des droits humains, traversera 13 pays du continent européen pour participer à des réunions avec des organisations étudiantes, des collectifs, des organisations sociales et syndicales pour faire un appel à maintenir l’observation internationale sur le Mexique face à la grave crise que subissent les droits de l’homme dans ce pays et pour exiger l’arrêt des actes de répression commis par le gouvernement mexicain contre les étudiants, les pères et mères de famille des 43 étudiants normaliens et le mouvement social qui réclame la présentation en vie des disparus.
Lors des marches et des rassemblements  devant les ambassades et les consulats mexicains, des prises de parole dans les universités, des rencontres avec les communautés organisées, la brigade d’Ayotzinapa partagera ce qu’ont signifié 7 mois de lutte et d’organisation face à la disparition forcée des 43 étudiants à Iguala, au Guerrero, le 26 septembre 2014.
Parmi ses objectifs, la brigade demandera à l'Europe de soutenir l'exigence des pères et des mères de famille d'ouvrir des enquêtes sur la responsabilité de l'armée mexicaine et de la police fédérale dans la disparition forcée des 43 étudiants de l'École normale rurale d'Ayotzinapa, ainsi que de mettre en évidence la responsabilité internationale des gouvernements européens dans les violations graves de droits de l’homme commises contre les étudiants normaliens, puisqu’ils ont signé des traités de collaboration avec le Mexique en matière de sécurité et de commerce, ce qui signifie la vente d'armes et la formation de la police et de l'armée mexicaine, et ce malgré que les droits de l’homme continuent d'être violés au Mexique.
De même, la délégation demandera le soutien de la société civile européenne pour renforcer le processus d’organisation de l’École normale d’Ayotzinapa , pour obtenir des garanties réelles afin que de tels événements ne se reproduisent plus, l’une des demandes centrales, après la présentation en vie des étudiants disparus, justice pour les étudiants assassinés et réparation pour les blessés. « Nous cherchons des garanties réelles pour que cela ne se reproduise plus, et nous savons que nous devrons les construire nous‐mêmes, avec les peuples et les communautés, avec les organisations sociales et les collectifs. Nous ne pouvons pas demander ces garanties aux mêmes institutions gouvernementales qui ont commis ces violations des Droits de l’Homme », a assuré Omar Garcia, membre du Comité étudiant d’Ayotzinapa, en préalable à la tournée.

Il a également dit : « À cette occasion, nos interlocuteurs en Europe seront les organisations sociales, les collectifs, les médias libres, la société civile organisée. Nous venons les remercier de leur soutien et insister sur la nécessité, comme communautés et sociétés d’en bas, de continuer à nous organiser pour transformer une fois pour toutes ce système de pouvoir et de corruption construit sur la dépossession, le mépris, l’exploitation et la répression contre nos peuples. Nous devons le faire ensemble, depuis nos lieux d’origine, coordonnés et organisés. Comme les puissants ont globalisé la dépossession, nous avons le devoir sacré de globaliser la résistance, la digne rage et la joyeuse rébellion ».

mercredi 1 avril 2015

Mexique (cas d’Ayotzinapa) : face à la digne rage, le lynchage gouvernemental et médiatique

@libérons-les 

LIBRESYA
Le 20 novembre dernier, la colère, la rage et la détermination ont de nouveau fait irruption dans les rues de plusieurs villes mexicaines et étrangères. La quatrième journée globale pour la présentation en vie des 43 étudiants disparus du fait de l’État mexicain résonnait un peu partout.
Les slogans s’accumulent les un après les autres donnant ainsi naissance à un positionnement politique qui rejette les abus de pouvoir, la corruption et les liens profonds de l’État mexicain avec le crime organisé et le narcotrafic.
Plus de 150 000 personnes sont sorties dans les rues pour crier encore et encore : « Rendez-les nous vivants ! », « Nous sommes tous Ayotzinapa ! », « C’est un coup de l’État ! », « Peña Nieto dégage ! ».
À Mexico la marée humaine couvrait le béton de la ville, la place centrale – « le Zocalo » – était remplie d’hommes, de femmes, d’enfants… Les familles mexicaines sont sorties parce que les enfants disparus, ce sont aussi les leurs.
Au nord du pays, dans l’État de Sonora, environ 5000 manifestants ont occupé le Congrès local ce même jeudi 20 novembre. Parmi les manifestants étaient présents l’Assemblée étudiante de l’Université de Sonora, les pères et les mères des enfants morts en 2009 lors de l’incendie de la garderie ABC provoqué par des négligences puis couvert par le gouvernement. Roberto Zavala, père de Santiago Jesús, l’un des enfants décédés lors de l’incendie de la Garderie ABC, a déclaré : « 104 ans après la Révolution Mexicaine qui est née à Sonora l’exigence de justice renaît aujourd’hui dans ces terres, dans une nouvelle Révolution. » (1)
Le Mexique s’est de nouveau réveillé, les appels à la solidarité continuent, de nouvelles manifestations et mobilisations sont en cours, et ce malgré le discours féroce « de rappel à l’ordre » du président Peña Nieto lors d’une cérémonie des forces armées. Ce dernier a pointé du doigt tous ceux qui portent atteinte aux institutions, après avoir fait remarquer que dans un État démocratique comme le Mexique « la violence est inacceptable, peu importe son origine ». Le président a ajouté : « Les Mexicains disent non à la violence », « La société comme le gouvernement repoussent catégoriquement n’importe quelle tentative pour la provoquer ou l’encourager ! ». Alors que la vérité éclate autour de l’implication et de la responsabilité avérée des militaires dans l’assassinat de 22 civils à Tlatlaya, État de Mexico, le président signale que « sous aucun prétexte la loyauté, la noblesse et la vocation du service des forces armées ne peuvent être mises en doute. » (2)
Mais de quelle violence parle le chef de l’État ?
Alors que plus de 180 000 personnes ont été assassinées au milieu d’une guerre, sous le feu croisé des militaires, des paramilitaires, des policiers et des narcotrafiquants.
Alors que six personnes ont été assassinées par la police municipale d’Iguala et que 43 étudiants d’Ayotzinapa ont disparu.
Alors que des fosses communes clandestines sont découvertes toutes les semaines.
Alors que chaque jour il devient de plus en plus clair que l’État est impliqué directement dans le crime organisé et le trafic de drogue.
De quelle violence parle le chef du gouvernement ?
Quand le 15 novembre la police entre en toute impunité à l’Université Autonome du Mexique et tire sur les étudiants.
Quand les autorités mènent une véritable persécution contre les jeunes, les militants, la population toute entière.
Quand ces mêmes autorités menacent les parents des 43 étudiants disparus pour les faire taire.
Quand les arrestations sont systématiques et massives depuis son investiture présidentielle en 2012.
Quand des millions de personnes survivent à peine alors que le président a mis en vente et privatisé le pays par le biais de réformes structurelles mises en place en un temps record.
Quand le président et sa femme possèdent une maison d’une valeur de 7 millions de dollars, appelée il y a peu de temps « la maison blanche » (3) alors que le salaire minimum des Mexicains est d’environ 60 pesos (3 euros) par jour.
… Mais de quelle violence parle-t-il ? !
Aujourd’hui, les onze personnes arrêtées pendant la manifestation du 20 novembre ont été transférées dans des prisons de haute sécurité, punies pour renforcer ce mot d’ordre hypocrite du gouvernement : « la violence est inacceptable, peu importe son origine ». Ces personnes qui manifestaient sont aujourd’hui accusées d’émeute, d’« association de malfaiteurs », de tentative de meurtre. Toutes ont été menacées, frappés, mal-traités et ont subi de très fortes pressions psychologiques lors de leurs dépositions.
Comme lors des manifestations contre l’investiture de Peña Nieto en 2012, la presse vendue et le gouvernement recommencent à mettre en place une campagne médiatique de lynchage en qualifiant les manifestants de « radicaux », de « déstabilisateurs », d’« encagoulés », d’« infiltrés », et en ciblant plus particulièrement les groupes anarchistes. Dernièrement, dans la presse, la diabolisation et la criminalisation des anarchistes ou des personnes proches réapparaissent férocement. Un article liste même les noms des activistes ou militants anarchistes en les présentant comme les responsables de tous les maux. Nous sommes particulièrement inquiets des signalements mensongers que la presse a fait de notre compagnon Mario Gonzalez, récemment libéré, et de notre compagnonne Nuria Roxana Ramírez Solano. Nous restons attentifs à ces faits et lutterons contre cette campagne médiatique grâce à nos propres médias alternatifs, pour que l’esprit de révolte qui fleurit un peu partout au Mexique et ailleurs se développe encore. No pasaran !
Nous sommes tous Ayotzinapa !
Nous les voulons vivants de retour à la maison !
Liberté immédiate aux prisonnier-e-s !
Halte au lynchage médiatique et à la criminalisation des luttes !
Les trois passants /correction Valérie